Les quotidiens fatiguent et s’enchevêtrent,
Trop indigestes de peut-être.
Des voix s’élèvent au-dessus de foules à genoux,
Une histoire d’hommes sur un caillou.
Je suffoque, bâillonnée d’interdits,
Le juste et la liberté sont à l’agonie.
Des haleines puent les incivilités, l’alcool et les mensonges,
Avec le “mais” au coin de la bouche, fameux coupable qui ronge.
Tout part en live, en larmes, en doutes, avec ou sans raison.
Je pensais le choix comme une bénédiction, non comme une condamnation(1).
Et pourtant des mis de côté, des affamés.
Des idées à la pelle, et à n’en plus finir des réalités,
De celles qui sautent aux yeux, livrées en l’état,
Sans même un “d’où je viens”, perdu quelque part là-bas.
L’existence est menacée ! Aux voleurs !
La vie s’extermine. Tueurs.
Déplorable, dommage, il n’est presque plus.
Ça meurt dans les regards, et au fond des rues ;
Comme un jour curieux où se lever ne sert presqu’à rien,
Sinon à mourir d’absences et de peurs jusqu’au prochain petit matin.
Les souvenirs se grisent sous des pluies dignes d’enterrements,
Bien à l’abri des espoirs et des chants.
Difficile de ne pas en rire,
Pathétique, pour tout dire.
Les pavés ont oublié mes pas. Tant pis.
Juste des histoires solitaires, tard dans les nuits,
Là où je peux m’égarer, vêtue de noire,
Là où je peux crever d’un plus toi, belle âme, tard le soir.
Et parce qu’il n’a pas suffit de rayer,
Je n’écris plus qu’au crayon à papier,
Je pense et j’envisage d’autres mots,
Des plus hauts, des plus beaux.
Je marche enfin, pieds nus,
Sur cette terre natale longtemps portée disparue.
L’insouciance se glane encore le long des forêts,
Comme avant les plus jamais.
Alors je vais, simplement,
Triste d’un instant,
Le trop tôt qui me cueillera, fanée.
Pas de pitié.
D’ici mon dernier mot,
Je m’oblige, par monts et par vaux,
Je voyage à dos d’échassier, de Balmora jusqu’à Rivebois.
Je cultive la folie, je songe ici-bas.
Je tiens la main à mon bonheur,
L’essentiel, en qui grandit chaque jour un meilleur.
Il est simple, de seulement aimer.
Il me faut l’écrire à l’humanité.
(1) « L’homme est condamné à être libre » – L’être et le néant (1943) – Ouvrage philosophique principal de Jean-Paul Sartre, écrivain et philosophe français, représentant du courant existentialiste (1905-1980)


